Page:Andrieu - Essai sur l’étiologie et le traitement de la rage spontanée.djvu/18

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C’est là tout un problème dont la solution exige la découverte de la cause de la très grande différence qui existe entre les rapports de nombre de chiens enragés à chiennes enragées et de chiens non enragés à chiennes non enragées.

Les désirs vénériens des chiens sont très vifs, très impérieux et fréquents, dit M. Leblanc[1].

Il suffit, continue-t-il, d’avoir été témoin une seule fois de l’état d’exaspération d’un chien qui est à côté d’une chienne en chaleur pour comprendre combien peuvent être perverties les fonctions du système nerveux.

Pour voir ces troubles se manifester, il n’est pas toujours indispensable d’attendre qu’un chien se trouve en présence d’une chienne en chaleur, surtout s’il est abondamment nourri et presque toujours renfermé, sans doute parce qu’il lui est rarement alors donné l’occasion de satisfaire ses appétits vénériens.

Libre ou non, le chien est presque toujours disposé à l’accouplement ; seule la chienne en chaleur le recherche ou l’accepte.

La présence d’une très grande quantité de tissus molasses dans l’appareil génital de la femelle fait peut-être que les sentiments de volupté sont moins ardents chez elle que chez le mâle. Toutefois, si cela est, des exceptions peuvent se présenter. Dans son Dictionnaire, à l’article rage, d’Arboval rapporte : « On cite une chienne enragée qui, deux jours avant l’envie de mordre, éprouva une excitation telle dans les organes de la génération, qu’elle recherchait avec empressement les mâles de son espèce ; mais quoiqu’elle

  1. Recueil, 1864