Page:Andrieu - Essai sur l’étiologie et le traitement de la rage spontanée.djvu/29

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dans l’impossibilité de satisfaire leurs désirs vénériens. (M. Leblanc, loc. cit. discussion sur la rage.) »

Les résultats fournis par les statistiques tendent à démontrer que les cas de rage sont d’autant plus nombreux que l’état de l’atmosphère se montre davantage favorable à l’accomplissement de la fermentation putride.

Plus on s’avance vers l’équateur, plus la température s’élève et la sécheresse est de longue durée, plus on se rapproche du pôle, plus le froid est rigoureux et l’air sec. Par conséquent, plus on se rapproche du pôle ou de l’équateur, plus la fermentation putride est ralentie, et plus la rareté de la rage doit être grande.

La non satisfaction des désirs vénériens est probablement pour le chien une cause de rage, en Orient comme ailleurs. Mais d’où vient que cette maladie y soit si rare chez les chiens indigènes et assez fréquente parmi ceux qui y sont conduits d’Europe ? Sans doute, comme le dit M. Leblanc, parce que les premiers vivent en liberté et les autres enfermés le plus souvent. Mais au lieu d’accepter exclusivement la cause qu’il a invoquée, n’importe-t-il pas aussi de faire attention que les chiens indigènes, vivant au grand air, respirent presque constamment un air pur ? tandis que les chiens des européens respirent presque constamment l’air altéré des habitations ? Pour que la rage se développe, il importe fort peu que l’état de l’atmosphère favorise la fermentation putride, pourvu que l’air qui entoure le chien soit fortement chargé de produits organiques en voie de décomposition.