Page:Andrieu - Essai sur l’étiologie et le traitement de la rage spontanée.djvu/5

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perpétuant dans les unes destinées à la reproduire dans celles qui manquent de moyens pour se la transmettre, où elle serait condamnée à s’éteindre avec l’individu.

Ex nihilo nihil ; in nihilum nil posse reverti, dit un principe païen.

Mais en présence des découvertes de la géologie s’évanouit d’un univers incréé l’hypothèse soutenue par Xénophane, Parménide, Mélissus dans l’antiquité, par Spinosa, Schelling et tous les panthéistes dans les temps modernes.

Or, si la création de l’univers est un fait incontestable, celle des espèces animales qui peuplent la terre ne l’est pas moins ; et le premier chien enragé a été affecté spontanément de la maladie, ou il l’a contractée d’un individu d’une autre espèce.

Si elle s’est déclarée en lui indépendamment de tout rapport avec d’autres êtres, pourquoi ne trouverait-elle pas à notre époque, comme au commencement des temps, des conditions favorables à sa production spontanée dans cette espèce ?

Si la rage du chien n’est jamais qu’une maladie transmise, à quelle source puiserait-il les éléments qui la reproduisent au sein de son organisme ? Lui viendrait-elle du loup, du chat, du renard, qui sont suspectés, eux aussi, d’en être le réceptacle ?

Il est sans doute bien difficile de fournir des preuves irrécusables de la production spontanée de la rage canine ; mais la difficulté ne serait-elle pas plus grande encore s’il s’agissait de la démontrer chez le loup, le chat, le renard ?

Un loup devient enragé : comment prouver que sa maladie ne lui a pas été communiquée par un autre animal ? Il est vrai que le loup et le renard ne sont pas soumis à la