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Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/398

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monde, pourra les empêcher d’être regardés avec mépris. Ayez donc soin qu’ils posent bien les pieds, soit en marchant, soit en s’asseyant, soit en se tenant debout, &c. mais faites leur comprendre que ce talent n’est rien sans les qualités de l’esprit, & qu’il y a des sots fieffés qui se tiennent à merveille, sur leurs jambes. Vous pouvez, avec ce correctif, travailler sans risque, à leur faire prendre les diverses attitudes qui conviennent dans les occasions.

Donnez-leur pour cela de bons Maîtres à danser, & n’y plaignez point la dépense. Je sçai qu’il y a des parens qui se font un scrupule de faire apprendre à danser à leurs enfans ; ce n’est point à de tels parens que je parle ici, ce n’est qu’à ceux qui sçavent que la danse, (j’entends la danse qui n’est point théâtrale,) est une chose indifférente, & je leur dis qu’il n’y a rien de plus propre que cet exercice, pour former le corps des jeunes personnes.

J’avoüe qu’il vaudroit infiniment mieux avoir mauvaise grace toute sa vie, que de recourir, pour éviter cet inconvénient, à des moyens dangereux pour les mœurs ; mais il seroit bien difficile de prouver que la danse soit de ce nombre.