Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/362

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cette raison, en est permise les Fêtes & Dimanches, suivant un Chapitre des Décretales.

Il y a une espèce de Hareng marqué à chaque côté du corps d’une tache ronde, noirâtre aux uns, & jaune aux autres, lequel ne passe guéres la longueur du doigt : du reste, il ne differe de l’autre, qu’en ce que le premier ne se nourrit que d’eau, au lieu que celui-ci se nourrit aussi d’algue & d’herbes marines ; comme on le voit en l’éventrant : ils sont l’un & l’autre également bons à manger.

Willughbei, dans son Histoire des Poissons, dit que Guillaume Benkeldius s’est immortalisé, pour avoir trouvé le moïen de saler les Harengs, & de les encaquer. Il ajoûte que Charles V. étant venu dans les Païs-Bas, fut curieux d’aller voir, avec la Reine de Hongrie, sa sœur, la sépulture de cet homme. Mais sans vouloir diminuer l’obligation qu’on peut avoir à Benkeldius, nous ne ferons pas difficulté de dire, avec le sçavant Horstius[1], que le hareng salé, de quelque maniere qu’on le mange, soit rôti ou autrement, est assez mal-sain, & qu’il

  1. Horst. de Escul. & Potulent. Harengus est piscis carnem boni succi facilisque concoctionis obtinens, at difficilioris digestionis minusque boni succi redditur ubi piscis hic sale conditus vel exsiccatus ad alias regiones transfertur.