Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/113

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droits de leurs Livres ils ont tenu ce langage, & on a raison : car ces endroits seroient difficiles à trouver. Hippocrate, qui est du nombre des Sages, sans doute, parle des féves dans le second Livre de la Diette, & dit que les féves fournissent un aliment venteux, qui resserre le ventre κύαμοι τρόφιμόν τι, καὶ στατικὸν καὶ φυσῶδες. Puis, pour expliquer comment les féves peuvent produire cet effet, il dit, que les vents qu’elles causent viennent de ce qu’elles embarrassent les conduits, & qu’elles empêchent par-là le commerce des sucs nourriciers. Il ajoûte qu’elles resserrent, parce qu’elles contiennent beaucoup de matiere terrestre. Galien n’est pas plus favorable à ce legume qu’Hippocrate.

Quant au second raisonnement de l’Auteur, il est vrai que l’on réduit aisément les féves en farine, & qu’on s’est servi quelque-fois de féves pour faire du pain ; mais il faut prouver que cette farine n’est pas lourde sur l’estomac, & que le pain de féves est un pain leger ; aprés quoi on aura raison de conclurre que les féves sont une nourriture qui passe aisément, qui séjourne peu, qui ne fermente point, & qui ne sçauroit exciter des vents.

On soûtient en général dans le Traité des Dispenses, que les pois, les fé-