Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/118

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linquimus. Tamen Rusticum novi pauperem qui in gravi annonæ difficultate, eis folis elixis, nec aliâ re liberos aluit. Pueris tamen ita pastis, meliùs coloratos aut habiliores vix alios videres. Unde constat copiosè nutrire fabas aridas, postquam ventriculus eas ferre assueverit[1].

Ces Familles entieres, dont parle l’Anonyme, se réduisent donc, comme on voit, à deux ou trois enfans, qui appartiennent à un Pauvre de la Campagne, & que la misere de leur condition a déja accoûtumez aux mauvaises féves qu’on leur donne. Que devient aprés cela la preuve de l’Auteur, & quelle consequence tirer d’un fait qu’il a imaginé à plaisir ?

Qu’il recommande donc tant qu’il voudra l’usage des féves, elles n’en deviendront ni plus saines ni plus nourrissantes. Quant à cette derniere qualité, il dit que c’est à tort qu’on les accuse de nourrir trop peu, puisque du tems des Romains, elles étoient la nourriture des Artisans, & entr’autres, des Forgerons. Mais sans remonter jusqu’au tems des Romains, elles sont encore aujourd’hui la nourriture des Ouvriers qui travaillent le plus. Que s’ensuit-il de-là ? l’estomac d’un Artisan, & sur tout d’un Forgeron, doit-il servir

  1. Mundius de Frugibus cerealibus coctivis.