Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/126

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il continua l’usage des mêmes legumes. La colique revint sur les trois heures aprés midi, avec une si grande violence, que le malade ne pouvant plus se dissimuler que sa maniere de vivre ne fût la cause de son mal, renonça aux pois & aux féves, & implora le secours d’un Medecin de son voisinage, auquel il raconta ce qui s’étoit passé ; le Medecin, qui le trouva encore dans le fort de sa colique, ordonna qu’on fît cuire deux poignées de pois dans une pinte d’eau de riviere, jusqu’à ce qu’ils fussent bien ramollis ; puis de verser cette eau par inclination dans un vaisseau à part, & de la faire boire un peu chaude au malade en quatre prises, à certaine distance les unes des autres. La chose fut ponctuellement executée, & le malade n’eut pas avalé la troisiéme prise, que le ventre commença à s’ouvrir, & que la colique cessa. On donna la quatriéme dans le tems marqué, & cette derniere prise fut suivie d’une évacuation abondante, qui emporta, selon toutes les apparences, la cause du mal, puisque la colique ne revint plus.

On demandera, peut-être, comment la décoction de pois peut guerir une maladie excitée par les pois. Il ne faut, pour le comprendre, que se souvenir de ce que nous venons de remarquer,