Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/135

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l’huile[1], puisqu’il conseilloit ce breuvage dans le tems même de la fiévre, & qu’il le conseilloit comme un breuvage innocent, incapable d’exciter aucun trouble dans les humeurs, & qui ne pouvoit être que favorable à l’estomac[2]. Comment donc justifier ici Hippocrate ? Il vaudroit mieux ne point entreprendre de le faire, que de s’en acquiter si mal ; mais aprés tout, la chose n’est pas si difficile. Hippocrate, nous dit-on, accuse dans un endroit, les lentilles d’échauffer, & de porter le trouble dans les fonctions ; & dans un autre, il le met au nombre des choses froides, comme sont les courges. Cela est vrai ; mais il n’y a rien en cela qui ne s’accorde parfaitement avec les principes d’Hippocrate, qui prétend que tout ce qui est froid, resistant à la digestion, doit causer du trouble dans l’estomac, & échauffer à la fin considerablement, comme on ne manque guéres de l’éprouver, quand on a bû ou mangé quelque chose d’une qualité trop froide, & qu’on en a trop pris. Si l’Auteur est Medecin, comme il le

  1. Le cumin entroit dans ce breuvage ; mais en petite quantité, & seulement pour donner un peu d’action au breuvage & en corriger la fadeur.
  2. Voici les propres paroles d’Hippocrate : φακὸν δὲ εὐώδεα σκευάσαι καὶ ὀλίγον δεύτερον διδόναι ὡς καὶ κοῦφον ὄν ῥόφημα καὶ εὑυκάρδιον ἄνω. Hipp. de affection. circà finem.