Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/144

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on y mêle des graines de melon & de citroüille. L’orge mondé est une trés-bonne nourriture, soit pour les sains, soit pour les infirmes. Il n’a rien de visqueux & de gluant ; il passe aisément ; il humecte beaucoup ; il appaise la soif ; il n’excite aucunes flatuositez, & ne resserre point ; ce sont les qualitez que l’experience y a découvertes, & qu’Hippocrate y reconnoît dans le Livre intitulé, du Regime des Maladies aiguës, où il fait de grands éloges de cette nourriture[1].

On passe quelquefois l’orge mondé, & il est alors moins nourrissant ; c’est ce qui se nommoit chez les Anciens, πτισάνης χυλός[2], Ptisanæ succus, Ptisanæ cremor, & qui se donnoit dans les maladies, où il ne falloit pas une forte nourriture. On appelle aujourd’hui cette préparation d’orge, Orge passé. On le fait quelquefois épaissir, en le laissant davantage sur le feu, & alors il nourrit beaucoup plus. On pourroit pendant le Carême s’en tenir à ces sortes de boüillons dans plusieurs maladies, au lieu de recourir, comme on fait si souvent, aux boüillons de viande. S’il arrive, par exemple, qu’on tousse un peu, qu’on soit enroüé, qu’on ait quelque insomnie,

  1. Hipp. de Vict. ration. in acutis.
  2. Hipp. ibid.