Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/229

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d’une bonté avoüée de tout le monde, jusques-là que quelques-uns se persuadent que la santé en seroit plus affermie, si on en faisoit un plus grand usage[1]. Voilà les paroles de l’Anonyme ; mais qui sont ces quelques-uns, qui ont jugé si favorablement du fréquent usage des pommes ? L’on nous avertit à la marge, que c’est Mundius, p. 127. M. Ray, pag. 1446. & Nonnius, Pag. 108. sur quoi nous avertirons à nôtre tour, que ni Mundius, ni Ray, ni Nonnius, n’ont rien dit de tel, ni d’approchant.

Tout le monde convient, ajoûte l’Anonyme, « que les pommes sont excellentes pour la santé ; & cela, réprend-il, parce que leur suc n’est point sujet à s’aigrir, comme l’experience le fait voir, contre le sentiment de Galien, qui a crû le contraire. »

Que le suc des pommes ne soit point sujet à s’aigrir, nôtre Auteur ne veut point en être crû sur sa parole ; il croit qu’il faut citer là-dessus quelque autorité, & il cite celle de Nonnius ; mais par malheur, il n’a pas pris garde que Nonnius parle ici des Pesches, & non des pommes ; il est vrai que Nonnius appelle les pesches du mot Latin poma ; mais le mot de persica, qu’il met un peu auparavant, devrait bien avoir empêché l’Anonyme de s’y mépren-

  1. Pag. 108 de la 1e. édit. & p. 181 de la 2e. tom. 1.