Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/230

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dre. Quoi-qu’il en soit, le suc de la pomme est fort facile à s’aigrir. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à exprimer un peu de ce suc, & le garder quelques heures, on reconnoîtra avec Simon Pauli[1], qu’il s’aigrit trés-aisément.

On accuse les pommes d’être pesantes sur l’estomac, de causer des vents, de faire des cruditez, des obstructions. Calomnie que tout cela, selon nôtre Auteur[2], ces défauts n’appartiennent qu’à de mauvaises pommes, mal choisies, ou encore vertes. Comment les pommes, demande-t-il, pourroient-elles charger l’estomac ? Elles sont si peu pesantes de leur nature, qu’elles surnagent toûjours sur l’eau : ce sont ses propres termes, marque, sans doute, continuë-t-il, de la tenuité de leur substance, qui fongueuse & legere, est d’une part propre à se charger des mauvais sels qui se font dans nos corps ; & de l’autre, doit ceder volontiers à toutes les triturations qui doivent la cuire & la digerer. On finit l’éloge de ce fruit, en avertissant qu’Alexandre le Grand, & Philippe, son pere, Roi de Macedoine, étoient friands de pommes.

  1. Ut Taceam Casp. Hofmannum, dum facile expressus pomorum succus acescit, non sine ratione arguere pravitatis poma. Simon. Pauli. Quadrip. Botan. class. 2.
  2. Pag. 109 & 110 de la 1e. édit. & p. 181 de la 2e. tom. 1.