Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/239

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de mettre auprés d’elle des poires ou des coins. Nous ne voulons rien assurer sur tout cela : ce que nous dirons, c’est qu’en general, il est certain, par un grand nombre d’experiences, que les odeurs font de grandes impressions sur le séxe.

L’Auteur du Traité des Dispenses, vante fort les poires, & il a raison ; mais il soûtient mal l’éloge qu’il en fait. Il ne dit point que la poire nage sur l’eau, comme il l’a dit de la pomme : elle est en effet beaucoup plus pesante ; cela n’empêche pas qu’il ne la croïe encore de plus facile digestion que la pomme. Que devient donc son principe, que ce qui est plus leger sur l’eau, est plus aisé à digerer. C’est à lui à nous expliquer ce mystere. Quoi-qu’il en soit, il donne ici à la poire de grandes loüanges : il dit qu’on trouve dans les poires de quoi rassurer ceux qui craignent que les fruits n’affoiblissent l’estomac : il dit, qu’on a dans la poire un suc vineux, au point même de pouvoir nuire aux malades, à qui on doit, dit-il, aussi peu accorder l’usage des poires que celui du vin : Que la poire est plus aisée à digerer que la pomme, & qu’elle n’incommode point l’estomac, quand même on la mangeroit cruë ; Que de si belles qualitez donneroient peut-être à craindre qu’elle