firmitez qui soient entretenuës par une bile trop vive qui fermente tout, ou par une bile fixe, brûlée & alcalisée, qui tienne tout en fusion : on ne doit rien craindre alors d’un fruit, dont le suc aqueux[1], mais temperé, des mains même de la nature[2], se trouve capable de rabattre les effervescences de la bile, d’en émousser l’âcreté, & d’en adoucir l’ardeur ; que la douceur des poires n’est autre chose que l’effet d’un assemblage de soufres naturels, ou de parties huileuses, dont ces sortes de fruits sont pleins, & qui venant à se mêler avec le sang, le temperent & le dulcifient[3] ; que les sucs aqueux des pommes & des poires se digerent commodément ; qu’ils sont proportionnez au sang, amis d’ailleurs des parties qu’ils flattent agréablement[4].
Voilà l’éloge qu’on fait des poires, dans le Traité des Dispenses ; cet éloge contient cinq Articles principaux ; le premier, que ceux qui appréhendent que leur estomac ne s’affoiblisse, trouveront dans la poire un suc vi-
- ↑ Il a dit plus haut que le suc de la poire étoit vineux, au point de pouvoir nuire aux malades ; maintenant le voilà devenu aqueux.
- ↑ Pag. 114. de la 1e. édit. & p. 190. de la 2e. to. 1.
- ↑ C’est le terme de l’Auteur.
- ↑ Le suc de la poire n’est donc pas semblable au vin, qui, selon nôtre Auteur, comme on le verra plus bas, est disproportionné au sang, & l’ennemi mortel de tous les visceres.