Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/242

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neux, qui les doit rassurer ; mais un suc vineux, jusqu’au point de pouvoir nuire aux malades, à qui on doit aussi peu accorder l’usage des poires, que celui du vin. Le second, qui est tout le contraire de celui-là, c’est que le suc de la poire est un suc aqueux, excellent dans les maladies où la bile trop vive fermente tout. Le troisiéme, qui contredit le second, que ce suc ne produit aucune fonte dans les humeurs ; parce qu’étant vineux, il est plus propre à prévenir les sérositez qu’à les produire. Le quatriéme, qu’il adoucit le sang, ou pour nous servir des termes de l’Auteur, qu’il le dulcifie, bien loin d’introduire dans les vaisseaux aucun suc nuisible. Le cinquiéme, qu’il se digere commodément.

Voïons à present de quelle maniere nôtre Auteur, en parlant du poiré, se souvient de ce qu’il vient de dire du suc des poires. Il soûtient[1] que « le poiré trouble la digestion, qu’il cause des vents, qu’il ne doit paroître que sur les tables des gens de travail, qu’on le doit défendre aux personnes délicates, à cause qu’il resserre trop, & qu’il cause des obstructions ; que les mauvais effets qu’il produit, viennent de ce qu’il est plus vineux que le cidre, qu’on le trouve semblable en qualité au vin blanc » ; que cela posé, il doit

  1. Pag. 470. de la 1e. édit. & p. 300. de la 2e. tome 2.