Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/245

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fre, & en acide ; mais cette préparation les dépoüille de la plus grande partie de leur phlegme, & corrige l’acide qu’ils contiennent ; ce qui les rend plus nourrissans, & leur donne en même tems une qualité adoucissante, trés-propre pour remedier aux acretez de la poitrine, & pour amolir le ventre. Les raisins secs sont donc sains ; mais ils se tournent aisément en bile ; & les personnes sujettes à avoir la bouche amère, les doivent éviter. Il faut prendre garde, en les mangeant, d’en écraser les pepins, à moins que ce ne soit sur la fin du repas, ou qu’on n’ait le ventre trop libre : car comme ces pepins contiennent un suc trés-astringent, ils peuvent quelque-fois trop resserrer l’orifice inferieur de l’estomac. Ces mêmes pepins sont bons contre le crachement de sang, & contre la dyssenterie ; mais il faut que le malade ait été préparé auparavant par la saignée & par la purgation : on peut les reduire en poudre, si l’on veut, & alors ils operent plus promptement. Pour faire cette poudre, il faut les séparer du grain, & les faire rôtir au four, puis les broïer. La dose est depuis un scrupule jusqu’à un demi gros, dans du bouillon, ou dans quelque eau convenable. Les pepins des raisins sont donc astringens ; mais quand on