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l’homme qui le mange, puisque tandis qu’il croit te dévorer, c’est toi qui le dévores : Hominem, Callidiore ! voras.

Il fut difficile de tenir son sérieux dans cette occasion ; on se fit néanmoins violence, & de peur de se trop déclarer, on s’abstint de proposer à l’inconnu quelques autres exemples, qui trouveront leur place dans la suite. On le remercia de ses lumieres, & on le laissa fort content de lui.



DIXIÉME RAISON.

Le témoignage des plus grands Medecins.



On nous assure que les Princes de la Medecine ont crû le poisson d’une chair legere, délicate, comparable à celle des oiseaux, d’un suc loüable, capable de faire de bon sang, préferable enfin à la viande[1]. Certes, c’est faire tenir à ces Princes de la Medecine un langage bien indigne d’eux, que de leur faire dire, que la chair du poisson est comparable à celle des oiseaux, & préferable enfin à la viande. Comme si ces Princes de la Medecine avoient crû que la chair des oiseaux ne fût pas de la viande : car enfin, que

  1. Page. 121. de la 1e. édit. & p. 202. de la 2e. tom. 1.