Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/341

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apprêtée des deux manieres suivantes, ou au beurre roux, aprés avoir été cuite auparavant dans le vin blanc, ou marinée avec du vinaigre bien assaisonné, & puis frite, soit dans du beurre affiné, soit dans de l’huile d’olive. Ces deux sortes d’apprêts conviennent peu à la santé ; mais le dernier est le moins mal-faisant, parce que le beurre ou l’huile qui y entre, ont moins éprouvé la force du feu.


DE LA LAMPROYE.

La Lamproye a la figure d’une grosse anguille, le ventre blanc, & le dos marqué de taches bleuës & blanches. La Lamproye de mer ; car il y a aussi celle d’eau douce, aime à entrer dans les rivieres, comme l’alose, & plusieurs autres poissons de mer. C’est au commencement du Printems qu’elle vient dans l’eau douce ; la femelle y fait alors ses petits, & quelque tems aprés elle s’en retourne avec ses mêmes petits dans la mer. Elle est meilleure pleine qu’aprés avoir fait ses œufs : ce qui fait dire à Horace, dans la description d’un repas : on servit une Lamproye, que tout exprès on avoit choisie pleine ; parce qu’autrement, comme l’Hôte eut soin de nous le faire valoir, elle n’eût pas été si bonne.