Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/381

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blir la santé dans les maladies les plus désesperées, comme la phthisie ; & que d’autres en permettent l’usage dans les tems même où il est dangereux d’accorder de la nourriture, tel que celui des couches des femmes. Mais il y a des Medecins de toutes les sortes ; & l’Auteur du Traité des Dispenses ne sçait pas apparemment ce que disent là-dessus de sçavans Praticiens, qui ont examiné avec soin la nature de ce poisson. Il est étonnant, remarque Nonnius, qu’il se trouve quelques Medecins qui mettent le Brochet au rang des poissons les plus propres à la santé ; il faut pour cela n’avoir pas examiné ce que c’est qu’un aliment salutaire ; Parum illi pensiculate salubris alimenti naturam expendunt[1]. Le Brochet, dit Pisanelli, doit être défendu aux malades, quelque chose que puissent objecter là dessus certains Medecins du commun, quidquid trivialum Medicorum turba obganniat[2] ; c’est que la chair de Brochet demande un bon estomac : ce

  1. Mirum est Medicos non nullos, inter saluberrimos pisces lucium recensere, sed parum illi pensiculate salubris alimenti naturam expendunt. Nonn. de re Cibar. lib. 3. c. 34.
  2. Lucius infirmis, omnino vitandus, quidquid tandem trivialum Medicorum turba obganniat, qui sine delectu imprudenter ejus usum ægris præscribunt. Balthaz. Pisanell. de Escul. & Potul. Facult.