Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/472

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regardée comme telle ; & qu’on n’en mangeoit plus en Carême : cependant ils se contentent tous de parler de cet oiseau, comme d’un assez mauvais manger, par rapport à la santé, & ils ne font nulle mention de sa qualité vraïe ou fausse de poisson, ou d’animal qui tienne de la nature du poisson. Un tel silence, joint à celui de Messieurs les Evêques, qui pour se conformer à la Décision du Pape & du Concile, n’auroient pas manqué de faire quelque Mandement contre les Macreuses, ce qu’on ne voit nulle part, donne grand lieu de juger que s’il n’y a que cette prétenduë défense qui ait pû faire cesser dans le treiziéme siécle l’usage des Macreuses en Carême ; cet usage a toûjours subsisté depuis, & qu’il a par consequent, plus de cinq cens ans d’Epoque. En effet, Girardus, qui vivoit il y a cinq cens ans, dit expressément, que l’usage des Macreuses en Carême, étoit établi de son tems.

L’avantage que l’on veut tirer ici du silence des Medecins, qui sont venus depuis le treiziéme siécle, & qui ont écrit avant le dernier, n’est donc qu’un avantage prétendu : voïons si celui qu’on croit trouver dans le langage de quelques-uns de ceux qui ont écrit le dernier siécle, est plus réel. « Maïer, lui-même, dit-on, qui a le plus ample-