Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/487

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« Si le Pilet, comme vous me le mandez, a veritablement de la graisse, s’il vit sur terre, & se nourrit de grains, je ne le permets point les jours d’abstinence, & vous pouvez vous servir de ma Lettre comme d’un Mandement, pour le défendre au Prône de vôtre Messe Paroissiale. »

La Lettre fut lûë au Prône ; mais en la lisant, on en retrancha les termes conditionnels, Si… & à la place on en substitua d’absolus, que l’on crut peut être n’avoir pas un autre sens. Quoi-qu’il en soit, la Lettre fut lûë en la maniere suivante.

Le Pilet aïant une veritable graisse, vivant sur terre, & se nourrissant de grains, &c.

Les Reverends Peres Benedictins, avertis de ce qui se passoit, furent trouver Monseigneur l’Archevêque, qui faisoit alors sa visite à Dieppe ; & aprés l’avoir informé exactement de ce que c’était que les Pilets, qu’ils mangeoient, & qui, jusques-là, avoient été permis dans son Diocése, ils lui demanderent permission d’assembler dans l’Abbaïe de Saint-Oüen de Roüen, ce qu’il y avoit dans cette ville d’habiles gens, capables de décider sur la matiere dont il étoit question. Monseigneur l’Archevêque le leur accorda, & s’engagea même de son côté, à leur en-