Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/498

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

generalement contredit de ceux qui prennent ces sortes d’oiseaux. Ils assurent tous que les Pilets ne marchent presque jamais sur terre ; qu’ils ne s’y nourrissent point, qu’ils demeurent presque toujours dans l’eau, & que c’est presque toûjours sur mer qu’on les tuë ; mais de plus, il n’est point vrai qu’il soit absolument de la nature du poisson, de ne point aller & de ne point vivre ailleurs que dans l’eau. Il y a des poissons terrestres, qui ne sont ainsi appellez, que parce qu’ils vont sous terre, & y vivent ; témoin ceux des Marais de Babylone[1], qui lorsque les rivieres demeurent à sec, se retirent dans des creux, d’où ils sortent pour aller se nourrir sur terre, se servant de leurs ailerons & de leurs queuës comme de pieds, pour marcher ; témoin ceux d’Heraclée, où on en voit une grande quantité chercher le bord des fleuves, se faire des trous en terre, où ils vivent même sans eau[2] ; ce qui a fait soupçonner à quelques Auteurs, que le poisson tenoit de la nature du Vers de terre. Nisi forte vermium terrenorum & piscibus natura inest[3]. Mais que dirons-nous du Veau marin, qui va si souvent sur terre ; où, comme beaucoup d’autres

  1. Plin. lib. 9. cap. 57.
  2. Id. ibid.
  3. Id. ibid.