Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/504

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mer ; comme les Camarins, les Ringans, les Pies de mer, &c. & que si ce défaut d’œufs prouvoit que les Macreuses s’engendrassent de pourriture, il faudroit dire aussi, que les Pilets se produisent de la même maniere. Au reste, la raison pourquoi on ne trouve point d’œufs dans les Macreuses & dans les Pilets, lorsqu’on y en cherche, c’est que ces animaux ont, comme les poissons, un tems particulier pour jeter leurs œufs, aprés lequel il ne leur en reste plus, qui se puissent discerner. Or les Macreuses, les Pilets, &c. ont fait leurs petits, lorsqu’ils viennent dans nos contrées. Que l’on convienne donc ici de deux points ; l’un, que la maniere dont le Pilet s’engendre, n’a rien de contraire à la nature de poisson ; & l’autre, que ce n’est point dans la generation qu’il faut chercher la difference specifique du poisson & de la viande.

En quoi donc consiste cette difference ? c’est ce qu’il faut éclaircir. Quelques-uns définissent le poisson un animal couvert d’écailles, lequel demeure dans l’eau, & s’y nourrit, & par là ils prétendent exclure du rang des poissons, le Pilet, la Blaire, la Macreuse, &c. qui sont des animaux couverts de plumes ; mais cette définition est trop bornée. Tous les poissons ne