Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/521

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maux, qu’il n’y ont servi. De même, les œufs ne sont chair que pour l’avenir, c’est-à-dire, par la disposition prochaine qu’ils ont à faire un jour éclorre un animal[1]. Si donc, reprend l’Auteur, l’Eglise est si reservée sur des alimens qui n’ont pas encore eu le tems de devenir chair, que pourra-t-elle penser sur d’autres qui ne sont que la substance même de certaines parties d’animaux, constamment défendus en Carême ? telle est la gelée de corne de cerf… Les sucs qu’on tire des cornes des animaux, poursuit l’Anonyme, participent plus du sang que les chairs mêmes ; ils doivent tout ce qu’il sont à ce qu’il y a de mieux préparé dans le sang, & peut-être de plus essentiel…

« Le bois du cerf emprunte du sang la matiere de sa nourriture par les arteres capillaires, & presque insensibles. Cette nourriture est la partie blanche du sang, la seule qui nourrisse les parties. Or cette partie blanche n’est que l’assemblage de ce qu’il y a dans le sang, de plus doux, de plus spiritueux, & de plus fin[2]. »

« L’Auteur ajoûte, pour faire mieux voir combien la gelée de corne de cerf l’emporte sur l’œuf ; que les cornes de cerf sont le dernier effort de la nature du cerf, puisqu’elles ne se montrent qu’après toutes les autres parties : il

  1. Pag. 166 de la 1e. édit. & p. 276 de la 2e. tom. 1.
  2. Pag. 168 de la 1e. édit. & p. 280 de la 2e. tom. 1.