Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/80

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Au reste, si le cheval & le bœuf sont plus forts que l’homme, ils vivent moins : voilà une circonstance peu favorable au raisonnement de nôtre Medecin ; mais pour le repeter encore, toutes les nourritures sont relatives ; le cheval se nourrit de foin ; la corneille d’ellebore ; l’étourneau de ciguë, &c. s’ensuit-il que le foin, l’éllebore, la ciguë, &c. doivent convenir à l’homme pour aliment ?



QUATRIÉME RAISON.
La structure des plantes & des fruits.



« Tout étant vaisseaux dans nos corps, nous dit-on[1], ce ne peut être que des matieres qui ont une disposition naturelle à former ou grossir des vaisseaux, ou qui sont, pour ainsi dire, dans cette habitude, dont nos corps doivent se nourrir. Or puisque les plantes & les fruits ne sont aussi eux-mêmes que des pelotons de vaisseaux, à travers lesquels se font des circulations, des filtrations, des dépurations : on concevra qu’aprés être devenus par l’action de l’estomac, comme les ruines & les débris des vaisseaux dont ils étoient composez, ils se trouveront tout disposez dans le temps

  1. Page 53. de la 1e. édit. & p. 91. de la 2e. to. 1.