Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/81

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qu’ils se rapprocheront à redevenir les materiaux d’autres vaisseaux. Il est donc vrai de dire que toutes ces nourritures sont tres-nourrissantes & tres-saines par elles-mêmes. »

Ce que l’on avance ici au sujet des plantes & des fruits, se peut dire avec bien plus de droit, de la viande, d’autant plus que dans la chair des animaux les debris des vaisseaux, dont il s’agit, doivent être bien plus analogues à nos corps, que ceux que fournissent les plantes & les fruits. On répondra peut-être que la chair des animaux n’est pas si facile à broïer que des pois, des féves, ou des racines ; & qu’ainsi elle doit avoir moins de disposition à fournir ces ruines de vaisseaux. Mais la chair d’un poulet bien tendre, n’est-elle pas aussi propre à se laisser broïer par l’estomac, que des fèves ou des racines, & à fournir, par consequent, ces debris de vaisseaux, tout disposez à se rapprocher, & à redevenir les materiaux d’autres vaisseaux ? Ou plûtôt si on suppose, comme fait l’Auteur, que la conversion qui se fait de la nourriture en nôtre substance, consiste dans la réünion de plusieurs debris de vaisseaux, qui doivent être disposez de maniere, qu’en se rapprochant, ils puissent former d’autres vaisseaux : c’est s’y prendre