Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/88

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leur semence, chacun selon son espece, afin qu’ils vous servent de nourriture, & je les ai donnez[1] à tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, & à tout ce qui se meut sur la terre, & qui est vivant & animé, afin qu’ils aïent de quoi se nourrir. Il n’y a là aucune défense de manger de la chair des animaux ; mais, dira-t-on, Dieu n’y fait aucune mention de cette nourriture : il est vrai ; mais si à cause de ce silence on doit conclurre que la volonté du Créateur étoit que l’homme ne mangeât que des herbes & des fruits, il faut conclurre que Dieu ne vouloit pas non plus, que les animaux vêcussent d’autre chose, puisqu’aprés avoir dit à l’homme : Je vous ai donné les herbes & les arbres pour en tirer vôtre nourriture, ut sint in escam : il ajoûte tout de suite, sans faire non plus aucune mention de chair : Je les ai aussi donnez à tous les animaux, afin qu’ils y trouvent de quoi se nourrir, ut habeant ad vescendum. Or il n’y a pas d’apparence que la volonté du Créateur fût qu’avant le Déluge, l’aigle, par exemple, l’ours, le lion,

  1. Il faut sous-entendre, je les ai donnez aussi. L’Hebreu porte : Mais pour tous les animaux de la terre tous les oiseaux du ciel, tout ce qui se meut sur la terre, & qui est vivant & animé, toutes sortes d’herbes leur serviront de nourriture. Vatab. ce qui revient au même sens.