Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/114

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ait de se plaindre du relâchement de nôtre Siécle, les choses n’en sont point encore venuës à cet excés, & la proposition de l’Anonyme est des plus outrées, comme nous l’allons voir en examinant les preuves qu’il apporte pour la démontrer ; car ce n’est pas moins qu’une démonstration qu’il prétend nous donner là-dessus.


DE L’ABSTINENCE DE LA
Viande, selon qu’elle se pratiquoit il y a 80. ans,
& qu’elle se pratique aujourd’hui.



L’Auteur du Traité des Dispenses prétend prouver, mais prouver démonstrativement & sans replique, qu’il y a autant de disproportion entre l’indulgence qu’on s’accordoit il a 80. ans sur l’usage de la Viande, & celle qu’on s’accorde aujourd’hui sur ce sujet, qu’il y en a entre le nombre de six, & celui de cinq cens. Pour le faire toucher au doigt, il dit qu’on ne tuoit il y a 80. ans, que six bœufs en Carême à l’Hôtel-Dieu de Paris, au lieu qu’aujourd’hui on y en tuë cinq cens. A ce sujet il se jette dans des calculs infinis, pour prouver qu’il