Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/169

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l’y avoit pris, il se seroit contenté de dire, qu’Horace rapporte un exemple du jeûne ; mais il se seroit bien gardé d’ajoûter, Horace, tout impie qu’il étoit, puisqu’il auroit vû que ce Poëte rapporte tout ceci par dérision. De plus, la réflexion qu’il auroit trouvée ensuite,

    Mater delira necabit
In gelidâ fixum ripâ, febrimque reducet,


l’auroit pû faire appercevoir que ce fils, dont il s’agit, étoit un petit enfant, & que par conséquent ces mots, & qu’il y ajoûtera du sien, ne convenoient pas, puisqu’ils supposent le malade en état de se conduire par raison. Une autre faute qui se pouvoit éviter par la lecture d’Horace, c’est d’avoir mis que ce fils célebrera les jours de jeûne établis en l’honneur de Jupiter, car ce n’est point ce que portent ces paroles :

Mane die quo tu indicis jejunia nudus
In Tiberi stabit
.


puisqu’elles ne signifient autre chose, sinon que cette mere promet à Jupiter, que si son enfant guérit, elle l’exposera le matin nud sur le Tibre, au premier jour de jeûne. Au reste l’Anonyme ne nous marque point de quel endroit d’Horace le passage est tiré,