Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/256

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grosses ne contiennent guéres que cinq ou six pintes tout au plus. Il y en a de minces, au travers desquelles l’eau passe trop vîte. Alors on en met deux ou trois l’une sur l’autre ; mais on convient qu’une seule, quand elle est épaisse, a tout une autre vertu, & que l’eau s’y dépure beaucoup plus parfaitement, comme on le voit par le moïen du pese-liqueur[1]. Le Pere De Martel, jésuite, a donné une Dissertation sur les propriétez qu’il a reconnuës dans une de ces pierres de médiocre grosseur, dont il a fait diverses expériences.

La qualité propre de l’eau, comme l’on sçait, est de délaïer, de détremper, de dissoudre, & par conséquent, l’usage modéré n’en sçauroit être que favorable à la santé, la plupart des désordres qui troublent l’œconomie du corps, venant de coagulation & d’obstruction. 1o. L’eau délaïe le sang & toutes les liqueurs, elle en adoucit l’acreté, elle en prévient ou calme l’effervescence, & conserve par ce moïen, le baume du sang qui se dissiperoit. Elle entretient les parties souples & pliantes, ou les rend telles lorsqu’elles ont perdu leur souplesse : elle divise les sels trop rassemblez : elle dégage les esprits trop concentrez.

  1. Bernhard. Valentini Praxis Medicinæ infallib.