Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/295

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Moines d’Angleterre, ceux du Mont-Cassin, de Cîteaux, de Clairvaux, de l’Abbaïe de Fuldes en Allemagne, & les Chartreux s’en passoient autrefois ? mais il faut qu’il fasse voir, que parce qu’anciennement ces Religieux se passoient de vin, on ait eu tort de leur accorder la permission d’en boire. A quelle boisson veut-il donc qu’on se réduise dans les repas les jours de jeûne ? A l’eau pure. Et sa raison, c’est que le jeune devant retrancher tout ce qui est sensuel ou superflu, nous oblige à nous contenter d’une boisson si simple, qu’elle n’ait que la qualité de boisson. Et qu’est-ce donc, selon lui, que cette boisson qui n’a que la qualité de boisson ? c’est une boisson qui ne nourrit pas. Or l’eau, à ce qu’il prétend, est de cette nature. Il avouë qu’une boisson qui ne nourrit pas, paroîtra paradoxe à ceux qui s’imaginent qu’il n’y en a point qui ne nourrisse ; mais il dit que l’équivoque les trompe, & qu’ils confondent le véhicule de l’aliment, avec l’aliment même ; il en appelle aux anciens Medecins, qui n’ont, dit-il, regardé l’eau, que comme le véhicule du suc nourricier, & à la nature qui ne l’a point faite, reprend-il, afin de nourrir. Il ne s’en tient pas là ; il entreprend de prouver dans les formes, que l’eau