Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/310

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Les effets de l’eau froide alléguez par l’Anonyme, ne servent donc point à prouver qu’il en soit des fibres de l’estomac, comme d’une corde de chanvre, qui acquiert d’autant plus de force, qu’elle est plus imbibée d’eau. De plus, cet Auteur avouë, que l’eau chaude est contraire au ressort de l’estomac ; & que quand on en boit, il faut avoir soin auparavant, & même aprés, de se munir d’un verre d’eau froide, pour conserver à l’estomac son ressort. Comment accorder cela avec ce qu’il prétend prouver ? car enfin, l’eau chaude étant plus pénétrante, & l’eau froide l’étant moins, la force de l’estomac devroit donc plus augmenter par l’eau chaude, que par l’eau froide, s’il étoit vrai que plus les fibres sont pénétrées d’eau, & plus leur ressort augmente. Mais l’Anonyme se contrarie encore davantage sur ce point, à la page 504.[1] où il prétend, que l’eau bûë avant le chocolat, affoiblit la force de l’estomac, & retarde la digestion.

La quatriéme refléxion, c’est que si nôtre Auteur avance ici, que l’eau froide & les bains froids sont bons aux nerfs, il reconnoît un peu plus haut le contraire, en disant, qu’autant que l’eau froide est ennemie des nerfs, autant l’eau chaude les flatte ; d’où il

  1. & p. 355. de la 2e. édit. tom. 2.