Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/344

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l’eau simple, sur tout, lorsque cette nature commence à s’affoiblir, par la suite des années[1].

L’Auteur du Traité des Dispenses, prétend qu’on ne doit point boire de vin en Carême ; il va plus loin, il ne voudroit pas même qu’on en bût jamais dans la vie : voïons sur quelles raisons il se fonde. A l’entendre, le vin est plûtôt un poison qu’un aliment ; il s’attaque à tous les visceres ; il interesse toutes les fonctions ; il blesse toutes les parties du corps. Avec cette boisson la poitrine doit succomber ; le foïe, la rate, tous les organes s’alterer & se corrompre ; le cerveau sur tout, n’est jamais en sureté puisque même moitié eau & moitié vin porte à la fureur. Ce n’est pas seulement à la santé & à chacun des hommes en particulier, que cet ennemi en veut ; il en veut à l’espece humaine, & va jusqu’à en éteindre la souche. Car ce ne sont plus que des ébauches de corps, que les enfans qui naissent depuis que le vin est en usage ; cette liqueur devenuë journaliere, a diminué du volume des corps, à

    vieillards, & le défend aux enfans.

  1. Vini humidum, aut quod in illo humectat illis (senibus) in alimentum & quidem optimum abit, cum vinum suo calore moderato, nativum senum calorem si non augeat, certè conservet, & circulationem sanguinis ex quâ vita nostra, cæteris paribus, dependet, decenter procuret. Sim. Paul. class. 4.