Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/37

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accoûtume même les enfans, & on expose par-là leurs corps tendres & délicats à une infinité de maladies. Mais un abus qu’on ne sçauroit passer ici sous silence, c’est que les collations de Carême ne consistent presque plus qu’en ces sortes de délicatesses, non seulement peu convenables dans un tems où l’on est plus particulierement obligé de mortifier son goût, mais encore trés-contraires à la santé par l’impression de feu qu’elles laissent dans le sang. Il n’y a que de bons effets à attendre du sucre, quand on en sçait faire usage[1] ; & l’Auteur du Livre intitulé, Medicus Euporistus, remarque que le sucre, par un soufre balsamique qu’il renferme, est merveilleux pour conserver le baume du sang, & garentir les vieillards de plusieurs indispositions ordinaires à leur âge : mais il ne conseille pas de le mêler par tout comme l’on fait, & d’en user sans cesse ; il veut qu’on s’en serve comme un médicament, & en la maniere suivante. Mettez, dit-il, une livre de sucre dans un vaisseau de médiocre grandeur, & jettez-y de l’eau jusqu’à ce que cette eau passe le sucre d’un doigt, broüillez le tout, &

  1. Voïez Angel. Sala in Saccarolog. lib. 1. cap. 4. Isaacus Hollandus, dans un Traité particulier du Sucre. Conrad. Kunrath medull. distillator. tract. 13. part. 1.