Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/387

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Perse pour cette Princesse, lui seroit plûtôt venue de l’excès d’eau-de-vie, que du caffé : si on se ressouvient, sur tout, que la passion pour l’eau-de-vie éteint celle qu’on auroit pour les femmes. D’ailleurs, s’il est vrai, comme l’ont dit les premiers Auteurs qui ont mis le caffé en réputation, qu’un des meilleurs effets de ce breuvage, soit de préserver les femmes des pâles couleurs, & de pareils inconvéniens du sexe, rien certainement ne sera si propre que lui, pour préparer les filles à devenir femmes, & les femmes à devenir meres. »

Voilà l’Histoire comme il la rapporte, & les refléxions dont il l’accompagne. Cette Histoire au reste & ces refléxions, sont cause que le Traité des Dispenses a un peu perdu de son crédit dans un Monastere de Filles, où la Supérieure, à qui on l’avoit vanté, comme un excellent Livre de dévotion, fut tentée de le faire lire en Carême dans le Réfectoire, à la place d’un autre, intitulé, Le vrai Dévot, qu’on y lisoit auparavant. On en lut pendant les deux premieres semaines de ce saint Tems, tous les jours un Chapitre, selon le choix qu’en faisoit la main d’une jeune Pensionnaire, à qui on présentoit le Livre, & qui l’ouvroit où elle vouloit : c’est l’usage qui