Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/396

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le foïe duquel on trouva aprés sa mort jusqu’à vingt pierres[1], il n’y a pas long-temps qu’un jeune homme de ving-neuf ans, & une Dame de trente-cinq, accoûtumez depuis plusieurs années à faire excés de chocolat, & morts, l’un subitement, & l’autre d’une fièvre continuë, furent trouvez chacun avec un foïe d’une substance si dure, que ce viscere ressembloit presque à de la corne. C’est dequoi nous avons été témoins.

Le chocolat, non plus que le thé ni le caffé, ne convient point à tous les tempéramens ; il y en a à qui il fait du bien, & d’autres à qui il fait beaucoup de mal. On compte quatre sortes de tempéramens, le sanguin, le cholérique, le flegmatique, & le mélancholique. Pour juger auquel des quatre le chocolat est le plus convenable, il faut sçavoir ce qui constituë chaque tempérament en particulier, & voici ce qui est à observer sur ce sujet. La différence des uns & des autres ne consiste que dans le different mélange des particules du sang : le sanguin, vient de ce que le suc nourricier, renfermé dans le sang, abonde en sels volatils huileux ; le cholérique, au contraire, de ce que le sel acre

  1. Joann. Jacob. Manget. Biblioth. Pharmaceutico-Med.