Que si leur trop de complaisance le laisse à la merci du Tabac, non-seulement sa raison toute spirituelle, toute divine qu’elle est, deviendra grossiere ; non-seulement le corps accablé, accablera l’esprit, mais ce corps déja ruiné dès la fleur de l’âge, & vieux avant le temps, deviendra dans peu la proye de la mort. Ces avertissemens ne font nulle impression sur ceux que le Tabac a une fois séduits ; & s’il s’en trouve quelques-uns qui approuvent ouvertement les conseils qu’on leur donne là-dessus, & qui résolus de rompre une habitude si dangereuse, jettent au vent cette poudre qu’on leur a décriée tant de fois comme un poison ; ils ne sont pas plûtôt seuls, qu’ils retournent à la tabatiere & à la pipe. Ils reprennent ces instrumens funestes, avec lesquels ils se sont déja débilité le cerveau & les nerfs ; & comme si en trompant leurs amis, ils parvenoient à se tromper eux-mêmes, ils reviennent à leur première coûtume dès qu’ils ne sont plus sous les yeux de ceux qui les ont repris. D’où peut venir la cause