Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/78

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met, par exemple, dans une dissolution d’aloës, des Vers de terre, ils y vivent longtemps, mais si on les jette dans un verre d’eau, où l’on mette seulement une goute d’huile d’aloës, on les voit sur le champ faire des contorsions incroyables, se battre les flancs avec les deux extrémités de leurs corps, puis tomber morts tout à coup au fond du verre ; l’expérience est constante, je l’ai faite plusieurs fois. Cela posé, il n’est pas étonnant qu’une dose d’aloës, qui étant dissoute dans un peu d’eau, ne sera pas suffisante pour tuer, ni peut-être même, pour incommoder des Vers qu’on y jettera, puisse néanmoins étant avalée, tuer ou chasser les Vers qui seront dans le corps ; il n’y a pour le comprendre, qu’à supposer une chose très-vrai-semblable, qui est que cette huile, ou autre substance équivalente, vienne à se séparer de l’aloës, par l’opération des dissolvans de l’estomac, laquelle surpasse en vertu toutes les opérations de Chymie.

Quant au miel & à l’eau sucrée, où les Vers meurent en peu de