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Alors tous, vers leur demeure, reprennent leurs chemins divers,

Les jeunes enfants se retirent au repos :

Les deux parents offrent leur secret hommage

Au ciel, et lui présentent l'ardente requête

Que celui qui calme les cris du nid des corbeaux

Et revêt les beaux lis de l'orgueil de leur fleur,

Veuille, de la façon que sa Sagesse jugera la meilleure.

Pourvoir pour eux et pour leurs petits.

Mais, avant tout, résider dans leurs cœurs avec sa grâce divine.

Cette strophe n'est-elle pas dans une autre lumière que le début du poème? Nous sommes loin du paysage ^'hiver où cheminait un homme fatigué ; loin du sentiment de tristesse, de lassitude, qui emplissait ce crépuscule. Il y a ici une clarté de confiance, embellie par les gracieuses images d'un nid d'oiseaux et d'une ileur somptueuse. A travers les sentiments d'amour, dont aucune forme n'a été oubliée , à travers l'adoration du maître suprême, ces âmes accablées d'abord se sont élevées ; elles se reposent maintenant dans une sérénité presque radieuse et dans la confiance. Si la pensée vient que toutes les chaumières perdues dans la nuit contiennent, au même moment, un spectacle semblable ; que sous chacune de ces humbles fumées éparses par la campagne on s'aime, on prie et on espère ainsi, alors la noblesse de cette scène s'étend sur toute la contrée. Ces habitations de paysans deviennent tout d'un coup le soutien et l'ornement de la nation. On ne s'étonne pas du mouvement presque lyrique qui termine le poème.

De scènes comme celles-ci naît la grandeur de la vieille Ecosse,

Qui la fait aimer chez elle et respecter au dehors ;

Les princes et les lords ne sont qu'un souffle des rois,

« Un honnête homme est le plus noble ouvrage de Dieu. »

El certes, sur la route céleste et belle de la vertu,

La chaumière laisse le palais loin derrière elle.

Qu'est la pompe mondaine ? Un poids pesant

Qui déguise souvent un misérable

Versé dans les arts de l'enfer, raffiné dans la méchanceté.

Ecosse, cher sol, mon sol natal ,

Pour qui mon plus ardent vœu monte au ciel,

Puissent longtemps tes fils endurcis parle travail rustique

Posséder la santé et la paix et le doux contentement !

Et, oh ! puisse le Ciel protéger leurs vies simples

De la contagion du luxe, faible et vil !

Alors, couronnes de rois et de noblesse peuvent être brisées.

Une populace vertueuse saura se lever,

Et dressera un mur de feu autour de son île bien-aimée!

Quelle leçon d'égalité ! Oii trouvera-t-on du respect pour le faste et le cérémonial, quand on l'a donné tout entier à ce pauvre paysan, plus noble