Page:Annales de chimie et de physique, série 8, tome 5, 1905.djvu/105

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liés les uns aux autres, incapables d’autres déplacements qu’un mouvement d’ensemble, et par conséquent de moment magnétique total invariable, à la modification diamagnétique près. J’appellerai milieu magnétique un système de molécules possédant chacune un moment résultant non nul, et capables de s’orienter individuellement sous l’action d’un champ extérieur. Les aimants réels participent h la fois des deux propriétés précédentes que je distingue pour la clarté de ce qui va suivre.

29. Aimant et circuit fixes. — Quand on fait varier l’intensité du courant dans une bobine fixe par rapport à un aimant, le moment magnétique des courants particulaires qui constituent celui-ci reste pratiquement invariable, et la bobine n’est le siège d’aucun autre phénomène d’induction que son induction propre. Le courant i qui la traverse doit donc fournir pour s’établir l’énergie (1/2)*L*(i^2) qui, en l’absence de l’aimant, serait consacrée tout entière à la production du champ magnétique qui accompagne le courant. Mais les courants particulaires de l’aimant ont été, pendant la création du courant qui a produit le champ H à travers eux, le siège d’un phénomène d’induction qui les a modifiés diamagnétiquement en leur fournissant, comme on l’a vu plus haut, l’énergie

W = —MH,

employée à accroître l’énergie cinétique et potentielle des électrons. Le champ magnétique total dû à l’aimant et au courant, au lieu d’augmenter de (1/2)*L*(i^2) au moment de l’établissement du courant, a augmenté seulement de (1/2)*L*(i^2) — W. La portion W du travail (1/2)*L*(i^2) fourni par la bobine a été transmise, comme nous l’avons vu, aux courants particulaires par les forces électromotrices induites au moment de la variation du champ H. Par le même mécanisme