Page:Annales de la propagation de la foi, Tome 19, 1847.djvu/312

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les échos à travers le bruissement des conversations et le tumulte du commerce : à l'instant du danger, c'est le cri d'alarme qu'ils font entendre, et dans la guerre le combattant s'arrête près de l'ennemi qu'il vient d'immoler pour célébrer par cette prière l'ivresse de son triomphe.

« Les tribus errantes de la Mongolie et la Tartarie indépendante, les hordes qui se promènent au nord des deux côtés de la chaine du Bokte-oola (la sainte montagne), les féroces et anthropophages sectateurs qui vers le sud, en possession de la célèbre montagne Soumiri, passent leur vie à en faire perpétuellement le tour, toutes ces peuplades voyageuses, ces nations nomades qui, ne voulant s'arrêter sur aucun point de la terre, emploient tous les jours de leur vie à en parcourir la surface, murmurent sans cesse cette mystérieuse invocation.

« Tous les points de l'Asie centrale sont couverts d'éternelles processions de pèlerins que l'on voit, chargés d'or et d'argent, se rendre à la montagne Bouddha (Bouddhala), ou en revenir rapportant les bénédictions qu'ils y ont reçues, et toujours on les trouve accompagnant du chant de la formule mystique leur marche lente et silencieuse dans le désert. de la mer du Japon jusqu'aux frontières de la Perse, cette prière n'est qu'un long et ininterrompu murmure qui remue tous les peuples, anime toutes les solennités, est le symbole de toutes les croyances, l'antienne de toutes les cérémonies religieuses.

« Le corps de la religion bouddhique couvre une grande partie du monde de ses gigantesques conformations, et partout cette prière est le véhicule de la vie, le nerf des mouvements qui l'animent.


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