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tice sont les bases fondamentales, on doit soigneusement punir tous les crimes[1]. »

La seconde instruction porta sur quarante et un crimes et n’en retint que six, qui servirent de base à l’accusation. À l’instruction, les guides démentirent tous les témoins et nièrent tous les faits. Ils furent jugés et acquittés le 4 thermidor an II (19 juillet 1794). Les considérants du jugement disent : « que s’il est constant que les crimes ont été commis, il n’est pas constant qui l’aient été par Beilvert et consorts. »

Algran fut retenu, pour avoir servi et pour avoir pillé dans les rangs vendéens (1548)[2].

Le 25 frimaire an III (15 décembre 1794), le commissaire de Bouguenais fut chargé, conjointement avec le maire de cette localité, de procéder à une enquête sur les arrestations qui précédèrent les terribles exécutions de Aux des 18, 19 et 20, germinal (7, 8, et 9 avril).

Voici comment Sig. Hugo rappelle cet évènement (il était alors major du bataillon du Bas-Rhin) :

« Tous les détachements, qui, se rendaient à Aux en emprutant le chemin de Bouguenais, étaient attaqués par les gens de cette commune. Notre cavalerie, commandée par un officier supérieur, souffrit cruellement de cette attaque ; au lieu de rentrer au château, elle resta à Bouguenais, y prit 270 hommes et femmes qu’il nous amena.

« Ils furent enfermés dans des granges, et se faisaient remarquer par leur douceur résignée. Le commandant Muscar, embarrassé de sa prise, fit demander des instructions à Nantes… »

  1. Pourquoi Aude ne pensa-t-il pas à ces belles théories, lorsqu’en qualité de juge il commit peu après à Aux un déni de justice effrayant.
  2. La teneur de son procès existe aux archives du Conseil de guerre de Nantes.