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La dernière difficulté, que Beilvert eut avec l’autorité, date du mois d’avril 1818. Petit, officier municipal, l’arrêta pour port illégal d’uniforme militaire ; on lit dans son rapport :

« Beilvert, en traversant la ville, fut accablé d’insultes par la foule qui voyait avec satisfaction cet être abominable sortir de la prison de laquelle il ne doit plus sortir… »

Le tribunal jugea le motif de son arrestation insuffisant et l’acquitta. Il résulte donc, qu’après un nombre considérable d’arrestations, aucune condamnation ne figure à son dossier du fait de son action publique.

Nous avons gardé pour la bonne bouche une note trouvée sur un état des « Individus en surveillance en 1816 ». En face du nom de Beilvert est écrit :

« C’est celui qui parut dans les guerres de Vendée avec un baudrier fait avec les oreilles des Vendéens qu’il avait fait fusiller. »

En toute sincérité, nous rapprocherons cette fantaisie de la légende, qui fait porter à Beysser une culotte de peaux de brigands tannées ; mais elle prouve l’effroyable souvenir laissé par cet homme dans l’esprit de nos grands-pères.

Il a été imprimé, lisons-nous dans une note de Dugast-Matifeux (bibliothèque de Nantes), une brochure de 25 pages intitulée :

« Mémoires pour Joseph Beilvert, maréchal des logis des guides de l’armée de l’Ouest, adressé à la Convention et à tous les citoyens français par Léonard Leblois, défenseur officieux[1]. »

  1. Léonard Leblois a son sommaire à la table du « Moniteur ». C’était un créole touchant une indemnité du Gouvernement. Il