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CORRESPONDANCE.
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M. du Bourguet ne peut défendre la sienne qu’à l’aide d’un cercle vicieux. Supposer, en effet, que, si l’équation

(1)

ne donne pas elle donnera tout au moins c’est bien supposer, ce me semble, que toute équation est résoluble, ce qui est précisément la thèse à établir.[1]

  1. On démontre que toute équation
    (1)

    dont le dernier terme est négatif, admet toujours au moins une racine que l’on peut représenter comme il suit :

    (2)

    or, pour qui est familier avec la marche de l’algèbre, il est clair que, si la valeur (2) rend l’équation (1) identique, la valeur

    (3)

    produira le même effet sur l’équation

    (4)

    Cette assertion pourrait, au surplus, se prouver comme il suit : soit mis le résultat de la substitution de (2) dans (1) sous la forme

    (6)

    étant des fonctions de  ; cette équation (6) devant se vérifier d’elle-même, sans aucune détermination de on doit avoir

     ; (7)

    mais, si (6) est le résultat de la substitution de (2) dans (1), celui de la substitution de (3) dans (4) sera incontestablement

    (8)

    or, en vertu des équation (7), l’équation (8) est identique ; donc, en effet, (3) résout (4).

    La difficulté de cette théorie se trouve donc encore, comme celle de tant d’autres, ramenée à ceci : Toute fonction peut-elle légitimement être supposée développée suivant les puissances entières et positives de l’un des symboles qui la composent ?

    Au surplus, si l’on ne trouvait rien à objecter contre la théorie développée par M. de Maizière, à la page 368 du premier volume de ce recueil, on en pourrait peut-être déduire une démonstration du théorème de M. du Bourguet.