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ABRÉVIATION DES CALCULS.

ARITHMÉTIQUE.

Sur divers moyens d’abréger la multiplication ;

Par M. Gergonne.
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On s’est occupé, dans tous les temps, de la recherche des moyens les plus propres à abréger la multiplication des grands nombres. Parmi ces moyens, l’usage des logarithmes a généralement prévalu et conservera probablement toujours le premier rang. Il est, en effet, peu de méthodes abrégées qui soient aussi expéditives ; et ce n’est pas seulement les multiplications qu’elle abrège, mais encore trois autres opérations, dont deux en particulier sont bien d’une autre difficulté. Les logarithmes d’ailleurs ne sont point seulement utiles, comme moyens d’abréviation ; mais leur usage est tout-à-fait indispensable dans une multitude de recherches mathématiques.

On ne doit donc pas être surpris que cette ingénieuse invention ait presque fait entièrement oublier d’autres inventions plus anciennes, telles que les baguettes de Néper, la machine arithmétique de Pascal, etc. Cependant, sous le point de vue théorique, on ne saurait douter que ces divers moyens d’économiser le temps et d’éviter une trop forte contention d’esprit, dans la pratique du calcul, ne doivent continuer à offrir un véritable intérêt aux géomètres de profession.

On peut remarquer d’ailleurs que, excepté dans les recherches approximatives, ce qui est, il est vrai, le cas le plus fréquent, le calcul par logarithmes ne peut guère être appliqué qu’à de petits