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RATIONNELLE.

composé de trois propositions évidente. En un mot, le but final de la théorie du syllogisme est la résolution de la question suivante : Deux propositions qui ont un terme commun étant supposées vraies, et aucune autre notion que celles qu’elles peuvent fournit n’étant supposée acquise sur l’étendue relative des trois termes dont ces propositions se composent ; découvrir s’il en résulte nécessairement quelque proposition entre leurs termes non communs, et quelle est cette proposition ? Telle est donc aussi la question qui doit présentement nous occuper[1].

48. Notre premier soin, dans cette recherche, doit être d’examiner scrupuleusement les différens cas dans lesquels peuvent se trouver, les uns par rapport aux autres, sous le rapport de leur étendue, les trois termes dont un syllogisme se compose. Cette question revient évidemment à demander de combien de manières trois figures fermées quelconques, trois cercles par exemple, désignés par peuvent être disposés, les uns par rapport aux autres, sur un même plan ; et le moyen le plus propre à le découvrir est de placer d’abord deux d’entre eux, et par exemple, dans chacune des cinq situations que nous savons déjà (6) être les

  1. On répète sans cesse, qu’il ne faut raisonner que sur des objets dont on a une idée bien nette ; et cependant rien n’est souvent plus faux. On raisonne en effet, avec des mots, tout comme en algèbre on calcule avec des lettres ; et, de même qu’on peut exécuter avec exactitude un calcul algébrique, sans se douter seulement de la signification des symboles sur lesquels on opère, on peut pareillement suivre un raisonnement, sans connaître aucunement la signification des termes dans lesquels il est exprimé, ou sans y songer aucunement, si on la connait. Et, pour ne pas anticiper sur ce qu’il nous reste encore à dire, il est évident, par exemple, qu’il n’est point nécessaire de connaître la nature des termes d’une proposition, pour en déduire sa converse ou sa subalterne, lorsqu’elle en admet une. Il est sans doute indispensable de bien connaître des idées sur lesquelles on veut immédiatement former quelque jugement ; mais cela n’est point nécessaire pour conclure un jugement de plusieurs autres, que l’on sait d’ailleurs être exacts.