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courbe existe au niveau de l’œil qui doit former le bras opposé. Cette position favorise la croissance, et à mesure qu’il pousse, on le tient plus verticalement, pour qu’il prenne plus de force. À la taille suivante, on rapproche les deux bras à 25 centimètres de la vigne. On ne forme des coursons qu’au-dessus des cordons, à une distance de 16 à 18 centimètres les uns des autres, en annulant les yeux qui naissent au-dessous. Ces coursons sont taillés, comme nous l’avons dit tout à l’heure pour les branches latérales à fruit. Dans les vignes à cordons, on a soin de supprimer toutes les branches qu’on a formées provisoirement sur les tiges. On les maintient dans les treilles en palmette, dont on arrête la tige, en la coupant rez le courson le plus élevé ; de même qu’on arrête la longueur de chaque bras, en le coupant au niveau du dernier courson de son extrémité.

La différence qui distingue la vigne à un cordon, dont nous venons de parler, d’une treille à la Thomery, consiste tout simplement en ce que, dans le premier cas, la vigne est seule appliquée contre le mur, et a son cordon à une élévation plus ou moins grande, déterminée par la disposition du jardin, et en ce que, dans le second cas, l’espalier est entièrement couvert de ceps plantés les uns près des autres, à distance calculée, et formant chacun un cordon établi à une hauteur qui dépend du rang qu’il occupe. Il résulte de cette disposition plusieurs rangées de cordons horizontaux superposés les uns sur les autres.

Nous allons expliquer uniquement la disposition des ceps, leur plantation et leur conduite ; la formation des bras étant la même que celle que nous venons de décrire.

La seule difficulté que présente la formation d’une Thomery, consiste à combiner le nombre de ceps nécessaires pour couvrir le mur, et à espacer régulièrement les pieds et les cordons qu’ils forment. Supposons un mur de 3 mètres de hauteur ; on peut y établir sept cordons : le premier à 20 centimètres du sol, et les autres à 40 centimètres d’intervalle, soit entre eux, soit de distance du chaperon. On plante les pieds en les distançant aussi de 40 centimètres. Le premier cep forme le cordon no 1 ; le deuxième, le no 2, et ainsi de suite jusqu’au septième cep, qui constitue le no 7. On établit autant de séries de sept plants que peut en comporter la longueur de l’espalier. À mesure que les ceps arrivent à la hauteur où doit régner leur cordon, on le forme. Dans cette disposition, chaque cordon a 2 mètres 80 centimètres de longueur (1 mètre 40 centimètres par bras). Nous préférons cette disposition, parce qu’elle rend plus facile l’emploi des châssis vitrés. On peut toutefois espacer davantage les pieds et les cordons, mais il est de règle que la distance entre les cordons soit égale à celle qu’il y a entre les pieds. À Thomery, près de Fontainebleau, où cette forme a pris naissance, les intervalles sont de 50 à 55 centimètres.

En France, où le climat favorise la maturité du raisin, on la hâte encore par l’emploi des châssis mobiles, placés devant les treilles, depuis la fin de décembre. C’est que la qualité de ce fruit dépend du degré de sa maturité. Chez nous, où la température est si défavorable, nous devons suivre cet exemple, non avec la prétention d’obtenir des fruits forcés, mais dans le légitime désir d’assurer leur maturité au moins pour leur époque naturelle. Nous dirons, à l’article Pêcher, comment on dispose ces châssis vitrés.


Muscat blanc hâtif du jura.

Synonyme : Muscat blanc précoce.
(La grappe représentée par la figure a été récoltée sur un espalier cultivé en plein midi et à l’air libre.)

Nous avons quelques doutes sur ces deux dénominations. La première est celle avec laquelle nous avons reçu cet excellent raisin. Mais nous ne l’avons trouvée que dans les catalogues de MM.  Vibert d’Angers et Croux de Villejuif. Nous l’avons vainement cherchée ailleurs, et nous avons constaté qu’elle ne se trouve, pas plus que la