Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 1.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 35 —

Beurré gris.

Synonymes : Beurré gris d’automne, Beurré doré, Beurré roux ou rouge, pour quelques-uns : Beurré d’Amboise. — Beurré d’Isambert.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Le beurré qui nous occupe est probablement la première poire fondante qui ait mérité le titre de beurré ; son ancienneté est donc incontestable. C’est sans doute parce que les poires de cette catégorie étaient peu nombreuses, que Duhamel s’est contenté de lui donner le nom de beurré sans qualificatif ni déterminatif. Ajoutons que cet auteur et les pomologues qui ont suivi sa nomenclature, l’ont signalé comme variable de couleur, et que c’est cette variation, résultant de l’état constitutif de l’arbre et des conditions dans lesquelles il est placé, qui a motivé les diverses synonymies qu’il a reçues. Ainsi, le beurré gris, le beurré gris d’automne, le beurré doré, le beurré roux ou rouge ne sont qu’une seule et même variété.

Quelques pomologues sont d’avis que le beurré d’Amboise ou d’Isambert n’est qu’un synonyme du beurré gris ; mais les opinions sont très-divisées à cet égard. La Quintinie connaissait déjà le beurré d’Amboise, qu’il admettait comme une variété. Couverchel, dans son Traité des fruits, prétend que les caractères du beurré d’Amboise sont assez constants pour qu’on ne puisse pas les attribuer à l’influence de l’exposition, et qu’ils sont suffisants pour qu’on ne confonde pas ce dernier avec le beurré gris.

On ajoute aujourd’hui le déterminatif d’automne au nom de beurré gris, pour le distinguer plus complétement du beurré gris d’hiver nouveau ou beurré supérieur de Luçon.

Comme on le voit, le beurré gris d’automne est très-ancien. Le temps n’a toutefois rien ôté à la saveur de cette variété, qui tient toujours le premier rang parmi nos meilleures poires. Mais peut-on en dire autant de l’arbre qui la produit ? Nous ne le pensons pas, car Duhamel avance positivement que « cet arbre s’accommode de tous les terrains, de toutes les formes, espalier, buisson, éventail, plein-vent et presque de toutes les expositions, » tandis que, de nos jours, il est peu vigoureux et ne réussit plus qu’en espalier dans les terres légères et chaudes ; il offre rarement de bons résultats en plein-vent, si ce n’est dans quelques jardins privilégiés du Hainaut et des provinces de Liége et de Namur ; assez généralement, en Belgique, le plein-vent le rend rachitique, et alors ses