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Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 8.djvu/9

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M. Alfred de Limminghe, possesseur d’un herbier des plus riches et des plus complets, me donna les renseignements suivants :

« Après l’entretien que j’eus avec vous sur les vignes, j’ai fait sur ce genre de plantes quelques recherches botaniques, voici les résultats auxquels je suis arrivé :

» Il existe environ soixante-douze espèces déterminées du genre Vitis, dont la plus grande partie appartiennent à l’Asie. J’ai dans mon herbier des échantillons de soixante-huit de ces espèces, plus sept autres sans nom, provenant :

» 1 de l’Hymalaya, à fruits édules.

» 1 de Sibérie (plaines).

» 1 de Perse.

» 2 des montagnes de la Sibérie et de l’Altaï.

» 2 de la Chine et des Kouriles. Il résulte de là que le genre Vitis est un de ces genres cosmopolites, ayant des représentants sous toutes, ou presque toutes les latitudes.

» Mais la plus grande partie de ces espèces est à fruits petits et coriaces. Je ne trouve dans mon herbier que six espèces à fruits comestibles, lesquels sont :

» Vitis Vinifera.

» Labrusca.

» No 6. De Keritow (Sibérie).

» No 6. Bruyei (Charkow).

» No 6. Larazine (Walp in Herb).

» No 1. De l’Hymalaya et peut-être une autre vigne des bords du Walo, en Afrique. En examinant les échantillons, j’ai trouvé à plusieurs des graines bien conformées, je les ai fait semer, mais jusqu’à présent sans résultats[1]. »

Peu de temps après cette correspondance, le ministère de l’intérieur, dont l’attention avait été attirée sur les progrès de la culture des vignobles aux États-Unis, invitait la Commission Royale de Pomologie belge à s’occuper du Vitis Labrusca, à utiliser ses relations aux États-Unis, afin d’importer en Belgique des plants des variétés les plus renommées et surtout les plus précoces. Il fut donné suite à cette invitation ; au printemps de 1857, la Commission recevait de ses correspondants de Boston et de Cincinnati, une vingtaine de variétés du Vitis Labrusca, dont la plus grande partie ayant réussi à la reprise est depuis lors à l’étude dans ses cultures.

Nous reçûmes en même temps de M. Longworth, de Cincinnati, principal promoteur des plantations de vignobles dans les États de l’Ohio et du Missouri, des renseignements d’un haut intérêt sur l’origine et les progrès de cette culture. L’espace nous manque pour les reproduire ici, nous devons nous borner à un résumé très-succinct que nous puisons en outre dans l’ouvrage de Buchanan sur la vigne et les vins américains.

  1. Le comte Alfred de Limminghe, l’un des derniers rejetons d’une antique et honorable famille belge, animé par d’ardentes convictions religieuses, entra dans les zouaves pontificaux. Atteint d’une balle à l’affaire de Castelficardo, il était à peine guéri qu’il trouva, comme Rossi, la mort dans les rues de Rome, assassiné par un sicaire inconnu.