Page:Annales des ponts et chaussées - 5e série, 2e sem. - 1871.djvu/13

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circulation locale dans chaque pays ; et tous les faits subséquents n’ont fait que confirmer la justesse de ses appréciations.

Je l’ai entendu maintes fois regretter de n’avoir pas pu faire prévaloir son opinion dans certains tracés qui du reste n’avaient été adoptés qu’à une faible majorité ; et comme Dijonnais il se plaignait surtout que le chemin de fer de Bourgogne ne desservit pas mieux les riches vignobles de la Côte-d’Or.

Il fut chargé d’abord pendant deux ans et demi de la neuvième inspection qui comprenait la Haute-Garonne, cinq départements voisins, le canal du Midi et quelques ports de la Méditerranée.

M. Minard avait eu depuis sa plus tendre enfance une santé frêle et délicate, qui ne se soutint que par une vie sobre et régulière, et qui résista ainsi aux attaques du temps. En 1822 il avait eu un muscle lésé à la jambe droite, en 1826 une foulure à la même jambe ; ces accidents compliqués de rhumatismes de plus en plus intenses lui interdirent les longues marches, et les courses qu’il pouvait faire à pied ont été toujours en diminuant.

Les tournées lointaines du midi, surtout à cette époque, étaient trop fatigantes pour lui ; aussi malgré l’intérêt que lui présentaient certains travaux de la neuvième inspection, il accepta avec empressement en mai 1841, la quinzième inspection, bien moins éloignée de Paris, d’un parcours moins pénible, et qui comprenait cinq départements seulement, la Loire de Roanne à Orléans, l’Allier et les canaux du Berri, du Nivernais et du Centre : toutefois, en 1844 et 1845, il obtint en raison de sa santé plus délabrée d’être dispensé de faire ses tournées. Mais si les forces corporelles lui faisaient défaut, les facultés intellectuelles, développées et mûries par l’âge, conservaient toute leur vigueur ; et en 1846, le ministre des travaux publics, M. Dumon, et le sous-secrétaire d’État, M. Legrand, qui